Dénonçant des tentatives « vicieuses » de lui en imputer la responsabilité, la Russie a annoncé hier jeudi qu’elle se retirait des consultations avec les Pays-Bas et l’Australie sur le crash du vol MH17, abattu en 2014 au-dessus de l’Ukraine.
Le Boeing 777 de la compagnie Malaysian Airlines, effectuant le vol MH17 d’Amsterdam pour Kuala Lumpur le 17 juillet 2014, avait, selon les conclusions d’une équipe internationale d’enquêteurs, été touché en plein vol par un missile BUK de conception soviétique au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Les 298 personnes à bord, parmi lesquelles 196 Néerlandais et 38 Australiens, avaient été tuées.
Des discussions réunissant les Pays-Bas, la Russie et l’Australie pour établir les origines de la catastrophe avaient été entamées en 2018. Dans un communiqué publié hier, la diplomatie russe dénonce « des actes inamicaux des Pays-Bas qui privent de sens toute poursuite des consultations tripartites et la participation » de la Russie à ces discussions.
Rappelant qu’en juillet, « après seulement trois rounds des consultations », le gouvernement néerlandais a annoncé traduire en justice la Russie devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) « pour son rôle dans la destruction du vol MH17 », il indique également que la Moscou va « poursuivre sa coopération » avec les Pays-Bas dans le cadre de l’enquête sur le crash, mais « sous un format différent ».
Les Pays-Bas ont ouvertement accusé la Russie de la mort de ses ressortissants. En mars, la justice néerlandaise a débuté le procès de quatre suspects, trois Russes et un Ukrainien, qui occupaient tous des postes élevés dans différentes milices pro-russes opérant en 2014 dans le Donbass et qui sont accusés d’avoir provoqué le drame. Moscou a de son côté toujours nié avec véhémence toute implication dans le crash et a rejeté la faute sur Kiev.