La corruption sud-africaine s’étend aux institutions de l’Union Africaine

La corruption qui gangrène les hautes sphères du pouvoir en Afrique du Sud n’a pas épargné une des institutions de l’Union Africaine (UA), le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), basé à Johannesburg qui fait actuellement l’objet d’une enquête interne sur la disparition de plus d’un million de dollars de ses caisses.

Ce nouveau scandale de corruption a éclaté en juillet dernier, lorsque des salariés du MAEP, une structure dépendant de l’UA que préside actuellement le chef de l’Etat un sud-africain, Cyril Ramaphosa, ont révélé toute une série de dépassements, notamment la «mauvaise gouvernance, corruption, népotisme, favoritisme».

Dans un document de 26 pages rédigé en juillet, les salariés de cet organe de l’UA reprochent au directeur général du secrétariat du MAEP, le Sud-Africain Edward Maloka et à la directrice des services corporatifs, sa compatriote, Mamathimolane Makara, les actes d’«intimidations et les renvois arbitraires».

«Le MAEP devrait être à la pointe de la promotion des valeurs de l’Union africaine comme le respect, la loyauté, l’intégrité, l’impartialité, la transparence, la responsabilité, l’efficacité et le professionnalisme. Pourtant, son secrétariat continental semble aller dans la direction tout à fait opposée », s’indignent les auteurs du document, dont des copies ont été transmises aux principaux responsables de l’UA et au chef de l’Etat sud-africain et actuel président de l’UA, Cyril Ramaphosa.

Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs est un instrument d’autoévaluation volontaire de la performance des États membres en matière de gouvernance.

Pour rappel, l’ancien président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma qui avait cédé le pouvoir en février 2018 à Ramaphosa, est encore poursuivi en justice, pour des affaires de prévarication et de corruption et ce n’est pas un cas isolé. D’autres grosses pointures du régime en place à Pretoria et au sein du parti Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis la fin de l’Apartheid en 1992, sont impliquées dans des scandales financiers et de corruption.

Andreï Touabovitch