L’Union européenne (UE) et Pékin ont approuvé hier mercredi la conclusion «de principe» d’un accord sur la protection des investissements, aux termes duquel Pékin promet d’offrir «un accès sans précédent» aux entreprises européennes ainsi qu’un renforcement des efforts contre le travail forcé sans désamorcer les critiques.
Cet accord politique, dont la signature officielle n’interviendra qu’après la finalisation des volets juridique et technique qui pourrait prendre de longs mois, a été scellé pendant une visioconférence entre le président chinois Xi Jinping, les dirigeants de l’Union européenne Ursula von der Leyen et Charles Michel, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron.
Pour Bruxelles, cet accord «contribuera au rééquilibrage » de relations jugées « asymétriques» entre un marché unique européen largement ouvert aux entreprises chinoises et un géant asiatique, au marché de 1,4 milliard de personnes, qui ferme des secteurs entiers aux investisseurs étrangers.
L’Allemagne qui assure la présidence tournante de l’UE jusqu’à fin décembre, et qui avait fait de cet accord politique une priorité, a salué «un grand succès».
Les sommes en jeu sont considérables. Le stock des Européens (hors Royaume-Uni) en Chine s’élève à près de 150 milliards d’euros, et celui des Chinois dans l’Union européenne à 113 milliards.
L’Union européenne espère également utiliser cet accord comme « un levier pour combattre le travail forcé» en Chine, précisant dans un communiqué, que ledit accord prévoit que la Chine «s’engage à œuvrer à la ratification des conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT), y compris celles interdisant le travail forcé».
De nombreux experts et ONG accusent le régime communiste de Pékin d’avoir interné au Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, plus d’un million de membres de la minorité musulmane ouïghoure dans des « camps de rééducation », les soumettant au travail forcé. Une étude américaine affirme qu’au moins 570.000 Ouïghours ont été enrôlés dans un programme coercitif de ramassage du coton.