D’antan prisée pour sa main d’œuvre réputée bon marché, la Chine d’aujourd’hui ne cesse de changer et les salaires, augmenter. Ce qui pourrait entraîner une réduction d’investissements selon certaines anticipations.
Du moins, c’est l’avis de la banque Natixis : pour l’établissement financier français, les émoluments de la main d’œuvre chinoise équivaudront à celle des USA dans 4 ans, de la zone euro dans 5 ans et de son voisin japonais dans 7 ans. D’où, bon nombre d’entreprises vont opter pour un exode vers l’Asie de l’Est ou voire même le pourtour méditerranéen. Ce, afin de diminuer les charges salariales. Cela aboutirait alors à la perte de compétitivité de l’Empire du Milieu. Cette thèse trouve dans certains cas récents une illustration : l’équipementier allemand Adidas, par exemple, a dernièrement annoncé la fermeture de sa dernière usine en Chine. Dans ce pays, Adidas paye 2 000 yuans (310 dollars américains) à ses ouvriers tandis qu’au Cambodge, il ne débourse que 130 dollars américains pour le même travail. L’américain NCR va également se retirer de la Chine. Le fabricant des distributeurs de billets a trouvé plus rentable d’ouvrir une usine de 870 personnes en Géorgie (USA). Celle-ci sera opérationnelle à partir de 2014.
Des signes qui ne trompent pas … mais, pas pour tout le monde. Louis Kuijs du Fung Global Institute, organisme de recherche sur les économies d’Asie, émet un autre avis: « la plus grande part des augmentations de salaire a été compensée par une forte hausse de la productivité » de la main d’œuvre. Cette position a été confirmée par un sondage menée par la banque Standard Chartered auprès de 200 entreprises. Celui-ci a conclu que la productivité a même augmenté plus rapidement que la rémunération.