Le Parlement chinois a approuvé hier jeudi une réforme du système électoral à Hong Kong qui devrait donner au pouvoir un droit de veto sur les candidats de l’opposition pro-démocratie aux prochaines élections législatives.
Les quelque 3.000 députés de l’Assemblée nationale populaire (ANP) de la Chine populaire ont approuvé à la quasi-unanimité un «projet de décision sur l’amélioration du système électoral» dans l’ancienne colonie britannique, Hong Kong. Aucun député n’a voté contre le texte et un seul s’est abstenu.
A la suite du vote de ce jeudi, le comité permanent de l’ANP devrait être chargé de rédiger un projet de loi qui sera formellement approuvé par le Parlement chinois avant d’être imposé à Hong Kong. Le texte devrait, selon certaines sources au sein de l’ANP, accroître le nombre des députés désignés directement par le comité électoral du Conseil législatif, le Parlement hongkongais, un organe soumis à Pékin.
Le comité électoral qui désigne déjà directement la moitié des députés du Conseil législatif, un dispositif qui a permis au pouvoir chinois de s’assurer des majorités favorables depuis la rétrocession de 1997, se verrait en outre habilité à sélectionner les candidats autorisés à se présenter au scrutin.
Les mises en garde des capitales occidentales dont Londres Washington et Bruxelles après l’annonce la semaine dernière, de cette réforme perçue comme une nouvelle atteinte à l’autonomie de Hong Kong et ce qu’il reste de ses libertés, n’auront pas suffi à dissuader les autorités chinoises de Pékin à faire adopter ce projet.
Le vote du Parlement chinois survient près d’un an après l’imposition par Pékin d’une loi sur la sécurité nationale qui s’est traduite par une répression sans précédent des militants de l’opposition dans le territoire autonome.
Le régime communiste avait imposé cette loi après les manifestations monstres de 2019 contre l’influence de Pékin à Hong Kong. Pourtant, lors de la rétrocession, Pékin avait garanti à Hong Kong une certaine autonomie et des libertés inconnues en Chine continentale, et ce jusqu’en 2047.