Les services de renseignement américains ont publié hier mardi un rapport selon lequel le président russe Vladimir Poutine aurait demandé que la Russie interfère dans la présidentielle de novembre 2020 aux Etats-Unis afin de favoriser la victoire du président sortant, Donald Trump.
Le rapport de 15 pages publié par le Bureau du directeur du Renseignement national vient étayer des accusations de longue date selon lesquelles certains lieutenants de Donald Trump ont fait le jeu de la Russie en amplifiant des accusations effectuées par des personnalités ukrainiennes liées à Moscou contre Joe Biden, alors rival démocrate du président républicain sortant, en amont du scrutin de novembre.
Selon ce document, des personnalités ukrainiennes soutenues par Moscou, comme le parlementaire Andrey Derkach, ont recruté des figures politiques aux Etats-Unis, dont les identités n’ont pas été révélées, dans le but que celles-ci «salissent» l’image de Joe Biden et de son fils Hunter Biden, cibles d’accusations de corruption répétées par Donald Trump.
Or, les services du renseignement américain considèrent Andrey Derkach, qui a rencontré l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, comme un individu dont les mouvements ont été traqués, sinon guidés, par Vladimir Poutine.
D’autres représentants auraient aussi participé aux efforts d’interférence électorale de la Russie, dont des cadres des services de sécurité et du renseignement russes qui, selon les renseignements américains, n’auraient pas agi sans avoir reçu au moins l’aval tacite du président Poutine.
Les services du renseignement américain indiquent avoir aussi trouvé la trace d’autres tentatives étrangères pour faire basculer le vote des Américains l’an dernier, dont une campagne «d’influence secrète à plusieurs niveaux» menée par l’Iran dans le but de réduire le soutien dont bénéficiait Donald Trump.
Par contre, ils démentent les accusations d’alliés de Donald Trump selon lesquelles la Chine a interféré dans la scrutin de novembre au profit de Joe Biden.
Par le passé, les agences américaines du renseignement et l’ancien procureur spécial Robert Mueller avaient conclu que la Russie avait aussi interféré dans l’élection présidentielle de 2016 afin d’appuyer la candidature de Donald Trump, en menant une campagne de propagande destinée à nuire à sa rivale Hillary Clinton.
Deux sources bien informées n’excluent pas de nouvelles sanctions de Washington contre Moscou, dès la semaine prochaine suite à ces nouvelles accusations.