Un forum sur la sécurité a eu lieu en fin de semaine dernière à Aspen dans l’État du Colorado. Le général Keith Alexander, le patron de la NSA (National Security Agency) et du « Cybercommand » américain récemment mis en place, a profité de l’occasion pour attirer l’attention sur l’intensification des attaques informatiques contre les infrastructures vitales des États-Unis et les pertes qu’elles engendrent pour l’économie américaine estimées à plusieurs milliards de dollars chaque année.
Selon Keith Alexander, ces attaques auraient été multipliées par 17 entre 2009 et 2011. Elles cibleraient préférentiellement les réseaux d’électricité, d’eau potable, de téléphonie mobile et d’informatique. Le patron de la NSA attribue ces attaques au potentiel destructeur colossal pour les États-Unis à des bandes de pirates informatiques dont les connexions remonteraient à des nations telles que la Chine ou la Russie. De plus, le général Alexander a tenu à souligner la non-préparation des entreprises américaines, particulièrement celles du secteur privé, à faire face à ces menaces, estimant leur aptitude générale de défense à 30% de ce qu’elle devrait être.
Cette situation ne parvient pourtant pas à forcer les membres du Sénat à parvenir à un accord sur un projet de loi sur la sécurité informatique. Proposé par le sénateur indépendant Joe Lieberman et la républicaine Susan Collins, cette loi propose la définition de niveaux de sécurité à atteindre pour les entreprises en termes de cybersécurité ainsi que les infrastructures vitales à protéger. Le front d’opposition à cette loi est mené par le sénateur John McCain, candidat républicain à la présidentielle de 2008, qui dénonce les contraintes et les coûteux investissements que cela provoquerait pour les industries.