Le groupe français Framatome, filiale du groupe français EDF, a prévenu les autorités américaines d’un «risque radioactif imminent» à la centrale nucléaire EPR chinoise de Taishan le 3 juin dernier, via une lettre envoyée au département américain de l’Energie, rapporte la chaîne TV américaine CNN.
EDF a publié ce lundi un communiqué dans lequel il indique avoir été «informé de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Taishan». Selon une source française, il s’agit concrètement d’une fuite de crayon de combustible.
Ces crayons contiennent des pastilles d’uranium enrichi, contenues dans des gaines faites d’un alliage au zirconium. Lorsqu’une fuite ou une rupture survient, des gaz rares radioactifs, comme le xénon ou le krypton, s’échappent dans le circuit primaire.
Le communiqué d’EDF semble indiquer que les gaz radioactifs ne sont pas sortis du circuit primaire, qui fonctionne en vase clos, mais CNN indique que les niveaux réglementaires de radioactivité ont été relevés par les autorités chinoises pour éviter la fermeture de la centrale.
Le groupe Framatome qui intervient sur la centrale de Taishan qu’il a aidé à construire, dit surveiller «l’évolution d’un des paramètres de fonctionnement» de la centrale, sans jamais parler de fuite ni dire lequel de ces «paramètres» était surveillé.
De son côté, l’exploitant de la centrale, China General Nuclear Power Group (CGN), a fait état dans un communiqué, d’indicateurs environnementaux «normaux», sans faire référence aux informations de CNN.
Les deux réacteurs de Taishan sont pour l’instant les seuls EPR, de conception française, à être entrés en service dans le monde, après leur démarrage en 2018 et en 2019, mais de multiples déboires techniques ont retardé de plusieurs années leurs mises en service. D’autres centrales similaires sont en construction en Finlande, en France et au Royaume-Uni.