Des sources onusienne et diplomatique ont indiqué hier jeudi que la Russie a soumis à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution prévoyant d’étendre de six mois, l’autorisation d’aide transfrontalière à la Syrie, un projet devant faire l’objet d’un vote ce vendredi.
L’aide transfrontalière passe depuis un an par un seul point d’accès, à Bab al-Hawa, à la frontière turque et permet de desservir plus de trois millions de personnes dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, dernier bastion de l’opposition au régime de Damas. Elle arrive à expiration demain samedi.
Le texte de résolution proposé par la Russie, évoque une « possible prolongation » ultérieure du mécanisme au vu d’une analyse que devra permettre «un soutien à l’aide acheminée» via Damas, et une «assistance à la Syrie pour surmonter la pandémie de Covid-19».
Le texte russe a été soumis au Conseil de Sécurité peu après le dépôt d’un projet proposé par l’Irlande et la Norvège, deux membres non permanents du Conseil de sécurité en charge du volet humanitaire en Syrie, réclamant une extension d’un an du mécanisme et ouvrant la voie aussi à un vote ce vendredi.
Techniquement, le Conseil de sécurité doit d’abord voter sur le texte occidental avant de se prononcer sur le projet russe. Jusqu’au jour du vote, des négociations peuvent encore intervenir entre les membres du Conseil pour un consensus sur un seul texte.
C’est la première fois que la Russie, qui souhaitait jusqu’à présent l’arrêt de l’aide transfrontalière opérée sans l’aval de Damas, au motif qu’elle viole la souveraineté du régime syrien, évoque la possibilité d’une prolongation de ce mécanisme.
Les Etats-Unis ont souligné ces dernières semaines que le renouvellement de l’autorisation onusienne constituait un test à leurs yeux de la possibilité d’une nouvelle coopération entre la Russie et les Etats-Unis, après la récente rencontre à Genève, entre les présidents russe, Vladimir Poutine et américain, Joe Biden, au cours de laquelle ce dernier avait plaidé pour une prolongation de l’aide transfrontalière en faveur des populations syriennes.