Le ministère américain de la Justice a annoncé dans un communiqué publié hier mardi l’inculpation de quatre « agents du renseignement iranien » pour avoir planifié l’enlèvement d’une reporter américaine d’origine iranienne aux Etats-Unis. La journaliste et militante Masih Alinejad, non mentionnée dans le communiqué, a assuré être la cible visée.
Les quatre Iraniens sont Alireza Shavaroghi Farahani, Mahmoud Khazein, Kiya Sadeghi et Omid Noori. Un cinquième, résidant en Californie, Niloufar Bahadorifar, est lui soupçonné d’avoir participé au financement du projet.
Selon la justice américaine, c’est depuis « juin 2020 » que les quatre hommes cherchaient à enlever la journaliste. La procureure Audrey Strauss a précisé qu’ils avaient prévu « d’emmener de force leur victime en Iran ». Selon les procureurs, ce réseau, découvert par le FBI, visait aussi d’autres victimes vivant notamment « au Canada, au Royaume-Uni et aux Emirats arabes unis ».
La militante féministe Masih Alinejad, à l’origine du mouvement antivoile en Iran, a remercié sur Twitter le FBI, la police fédérale américaine, d’avoir déjoué le projet des renseignements iraniens. Depuis les Etats-Unis où elle s’est désormais installée, Masih Alinejad critique le régime iranien et sa politique.
Placé 174ème sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse de l’ONG Reporters Sans Frontières en 2021, l’Iran est considéré comme l’un des pays les plus répressifs pour les journalistes. L’ONG estime que depuis 1979, au moins 860 journalistes ont été « arrêtés, détenus ou exécutés par le pouvoir » en Iran.