Dans une campagne concertée, les Etats-Unis et leurs alliés ont condamné hier lundi les cyber-activités présumées «malveillantes» de la Chine, qui a réagi ce mardi en qualifiant ces accusations de «sans fondement et irresponsables».
Les Etats-Unis, l’Union européenne, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande, le Canada et l’OTAN ont appelé, dans des communiqués distincts, Pékin à agir «de manière responsable» dans le cyberespace, soutenant que la Chine mène des opérations d’extorsion contre leurs entreprises et menace leur sécurité.
D’après Washington, le gouvernement chinois « fait appel à des pirates informatiques criminels » pour mener des attaques dans le monde entier. Ces attaques peuvent avoir pour but de voler des données ou des technologies, mais des rapports imputent aussi à des hackers liés au gouvernement chinois, des demandes de rançon de millions de dollars adressées à des entreprises privées pour déchiffrer des données qui ont été cryptées par les pirates.
Dans leurs communiqués, Bruxelles, Londres et Washington imputent formellement à la Chine le piratage massif mené en mars dernier, contre les services de messagerie du groupe Microsoft, qui a fait des dizaines de milliers de victimes dans le monde, dont des organisations, des entreprises, des villes et des institutions américaines. Pour cette attaque, le géant de la tech avait déjà pointé du doigt un groupe de hackers baptisé «Hafnium» qu’il accusé d’être lié à Pékin,.
La justice américaine a d’ailleurs révélé hier lundi l’inculpation de quatre hackers chinois dont trois «agents du ministère de la Sécurité d’Etat», accusés de s’être introduits dans les systèmes d’entreprises, d’universités et du gouvernement américain entre 2011 et 2018 pour voler des données ou des technologies.
Dans un communiqué, le département d’Etat américain précise que les cyberattaques chinoises ont coûté des milliards de dollars aux entreprises et aux gouvernements visés.
Il s’agit là de la plus large condamnation à cette heure, des activités numériques chinoises. Mais les experts estiment que sa portée se retrouve limitée du fait qu’elle ne s’accompagne pas d’annonce de sanctions ou de représailles.
La Chine a fermement démenti ce mardi sa responsabilité dans les attaques informatiques, son ambassade en Nouvelle-Zélande a rappelé que le fait de porter des accusations sans preuves relève de la calomnie malveillante.