Le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, actuellement en tournée en Asie du Sud-Est, a déclaré ce mercredi, lors d’une conférence de presse à Kuala Lumpur, que son pays était toujours prêt à vendre les 50 avions de combat F-35 aux Emirats arabes unis alors que ceux-ci menacent d’annuler cette transaction à cause des conditions de vente des Etats-Unis, jugées «trop strictes».
Abou Dhabi évoque des «exigences techniques, des restrictions opérationnelles» et une «analyse coûts/bénéfices» moins favorable qu’escompté. Sur ces conditions qui déplaisent aux Emirats, Anthony Blinken s’est contenté d’évoquer la nécessité de garantir qu’Israël préserve sa «supériorité» technologique militaire dans la région du Moyen-Orient.
La vente, approuvée dans les dernières semaines du mandat de Donald Trump à la Maison Blanche, après l’accord de normalisation des relations entre les Emirats et Israël, porte sur 50 chasseurs furtifs F-35, 18 drones armés MQ-9 et des missiles air-air et air-sol, pour la somme faramineuse de 23 milliards de dollars.
Mais cette transaction se heurte à de nombreuses oppositions notamment des élus du Parti démocrate du président américain Joe Biden qui ont tenté, en vain, de bloquer la vente, arguant notamment de la participation des Emirats à l’offensive au Yémen au sein de la coalition conduite par l’Arabie saoudite.
Par ailleurs, des responsables américains sont de plus en plus préoccupés par l’implication de la Chine auprès de cet allié des Etats-Unis, notamment avec des travaux dans un port près de la capitale, Abou Dhabi.
Le Wall Street Journal a rapporté que les Etats-Unis insistent sur certaines conditions pour que les F-35 ne soient pas vulnérables à l’espionnage chinois. Or, Abou Dhabi estimerait que ces exigences de sécurité pour «protéger les équipements de défense de haute technologie, de l’espionnage chinois seraient trop onéreuses».