A la ville d’Antakya, des manifestants ont exigé le renvoi des syriens. Depuis quelques temps, la cohabitation entre les autochtones et les réfugiés dans cette ville turque est difficile.
Ils étaient quelques centaines à scander des cris comme « Syrie-Turquie, solidarité » ou « fermez les camps des terroristes » dimanche dans la localité du sud de la Turquie. Une bonne partie de la marée de contestataires était constituée d’alaouites. Partageant la même foi que le président syrien Bachar al-Assad, certains d’entre ces derniers n’ont pas hésité à brandir son effigie. En effet, l’arrivée massive des réfugiés plutôt sunnites a ravivé la crainte de tensions religieuses. Du coup, les autorités de la province d’Hatay ne pouvaient que s’en mêler : elles avaient d’abord commencé par interdire ce regroupement. Ce qui a légitimé l’intervention policière suite au non-respect de la proscription. Les forces de l’ordre ont donc jeté des bombes lacrymogènes pour disperser la foule.
C’est la deuxième grande manifestation anti-syrienne depuis le 1er septembre dernier dans cette ville. Actuellement, la Turquie a accueilli plus de 80 000 réfugiés syriens. Cette situation pose non seulement un problème politique mais social également. Ce, en particulier à Antakya. D’abord, les syriens, censés vivre à proximité des frontières avec leur pays, s’y installent progressivement et de manière illégale. Ensuite, cette ville est caractérisée par la cohabitation harmonieuse de plusieurs courants religieux dont, notamment, différentes branches de l’islam et du christianisme et une communauté juive. D’aucuns voient dans les syriens, plutôt sunnites et conservateurs, un danger pour le maintien de cet équilibre.