La France a confirmé cette semaine par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères l’usage par le régime de Damas d’armes chimiques dans le pays. Cependant, les Américains continuent à recommander la prudence avant toute intervention militaire en Syrie. Le souvenir du conflit irakien retarde la réaction au franchissement de la ligne rouge évoquée à de nombreuses reprises par Barack Obama en référence à l’usage d’armes chimiques.
La France a pu attester que le gaz sarin avait été utilisé à plusieurs reprises et de façon localisée en Syrie à partir de deux séries de prélèvements réalisés en Syrie. Et dans au moins un cas, il l’aurait été par le régime. Pour Paris, ces nouvelles preuves obligent la communauté internationale à réagir. Si toutes les options sont sur la table selon la formule chère à la communauté internationale, la situation sur le terrain ne devrait radicalement évoluer, dans l’immédiat tout du moins. Tout d’abord parce qu’aucun pays ne souhaite faire avorter la conférence internationale Genève 2 initiée par Washington et Moscou pour amener à la négociation les belligérants syriens. Ensuite, la France qui réclame une réaction n’a aucune intention de se lancer seule dans une nouvelle aventure militaire.
Seulement, ses autres alliés, les Etats-Unis en tête, ne semblent toujours pas décidés à prendre les armes contre Damas. Barack Obama craint de reproduire l’erreur de l’administration Bush qui avait envahi l’Irak en 2003 espérant trouver des armes de destruction massives qui finalement n’existaient pas. D’autre part, le renversement de Bachar al-Assad pourrait voir s’imposer en Syrie un pouvoir fondamentaliste, compromettant ainsi la sécurité d’Israël, principale préoccupation américaine dans la région. Sans compter les inconnues sur les réactions des alliés russes et chinois de la Syrie en cas d’intervention militaire occidentale.