La sécurité publique en Turquie est encore à rétablir. Depuis douze jours, le mouvement de l’opposition secoue et déstabilise le pays. Dès le matin de ce mardi 11 juin, des dizaines de policiers antiémeutes ont tenté de reprendre le contrôle de la place Taksim à Istanbul, siège du mouvement de protestation antigouvernementale.
Il a fallu mobiliser de bonne heure les forces de l’ordre, les blindés munis de canons à eau pour confronter les barricades érigées sur certaines avenues menant à la place et disperser les manifestants à grand renfort de gaz lacrymogènes. La Turquie a le mérite d’avoir une police efficace et déterminée. Les policiers n’ont pas tardé de s’installer au centre de la place pour repousser les centaines de jeunes manifestants casqués et équipées de masques à gaz et les refouler dans les rues environnantes. Dans leur révolte, les manifestants ont riposté par des jets de pierres et de cocktails Molotov. Le combat n’a pas duré une heure, il a coûté la persévérance à la police qui a dû prolonger l’affrontement jusqu’au milieu de la matinée. En effet, les bagarres persistaient toujours sur la place et les forces de l’ordre ont dû recourir au tirage des grenades lacrymogènes et des petites billes en plastique et à l’usage de canons à eau pour refouler régulièrement les manifestants.
La victoire de la police s’est affirmée quand les policiers protégés par des boucliers ont encerclé la statue qui trône au centre de la place, dépouillée des tentes et des nombreux drapeaux qui la hérissaient depuis plusieurs jours. L’enjeu de l’intervention policière est essentiellement économique et non politique. Il fallait libérer, nettoyer la place et permettre au trafic de reprendre. Ainsi, avec la venue de la police, les pancartes et slogans ont disparu de la place Taksim dans l’immédiat.
L’intervention de la police ne visait surtout pas le déplacement des centaines de militants qui occupent le parc Gezi, adjacent à la place, ce qui aurait pu déclencher une révolte dangereuse pour le gouvernement turque.