Le rouble russe est actuellement à son niveau le plus bas face au dollar américain depuis quatre ans, soit environ 33 roubles pour un dollar US. Une situation qui, selon les économistes, devrait, pousser la population à acheter les produits nationaux.
La baisse du rouble a commencé avec les rumeurs d’un arrêt de l’assouplissement quantitatif de la Réserve Fédérale américaine. A la différence des précédentes dévaluations du rouble, dont celle historique de 1998, la Russie devrait tirer profit de la situation actuelle grâce aux nouvelles règles de taxation qui vont permettre à l’Etat de collecter une grande part des excédents des ventes pétrolières. L’augmentation des prix des biens importés vont rendre les productions locales des plus attractives pour un marché intérieur d’environ 143 millions de personnes. Les industries locales sont d’autant plus optimistes qu’une décennie de croissance économique effrénée, un faible impôt sur le revenu, des avantages sociaux proposés par le gouvernement russe, mais surtout la faible prévalence de crédit immobilier à rembourser ont considérablement augmenté le revenu moyen des Russes. Une récente étude de la Banque mondiale a classé la Russie comme la plus grande économie européenne et au 5ème rang mondial en termes de parité de pouvoir d’achat. Les leaders nationaux de la construction automobile que sont VAZ, GAZ et Sollers voient déjà leur marché au premier rang européen devant l’Allemagne. Les grandes marques nationales de la grande distribution devraient également tirer leur épingle du jeu.
La dévaluation du rouble profite dans le même temps aux destinataires des exportations russes, de ce fait « moins chères », des constructeurs d’avions come Boeing et Airbus acquéreurs de titane, aux américains adeptes de caviar russe en passant par les clients d’Alrosa, la société russe deuxième exportateur mondial de diamants.