Cette semaine, pour la 24ème fois d’affilée, les autorités de la Banque du Canada ont annoncé maintenir leur taux directeur à 1.0%. Cette décision « prudente » prend en compte le ralentissement de l’expansion de l’économie du pays au printemps.
Les raisons de cette situation sont les faiblesses des valeurs des exportations et des investissements et la hausse des importations. Peu avant la publication du communiqué annonçant la décision de la Banque du Canada, Statistique Canada avait annoncé un déficit commercial du pays à 931 millions de dollars, le double de celui du mois de juin. C’est depuis 2011 que le pays n’a plus enregistré de surplus de son commerce international de marchandises. La hausse des importations est doublement inquiétante pour les autorités monétaires du pays du fait qu’elle ne concerne pas les machines, les pièces industrielles et les produits informatiques, ce qui traduit une hésitation des entreprises à investir. Seules les exportations de produits forestiers continuent de progresser. La faiblesse des exportations est attribuée aux conditions économiques incertaines au niveau mondial. L’Europe renoue à peine avec la reprise, les exportations vers l’Union européenne ayant chuté de 21.7% en un an, et la croissance américaine est moins robuste que prévue. La volatilité financière accrue des économies émergentes inquiète également.
Même si elle affirme que la croissance et le taux d’inflation évoluent conformément à ses attentes, la Banque du Canada laisse entendre que le rebond robuste de la croissance en deuxième moitié d’année qu’elle avait anticipé ne sera pas au rendez-vous. Elle estime que c’est seulement à partir de 2014 que l’on pourra assister à une réduction de l’écart de production, c’est-à-dire l’écart entre la croissance réelle et le potentiel de l’économie canadienne estimé actuellement à 2.1%.