Le Maroc, fidèle à sa tradition hospitalière et d’accueil, s’engage dans la mise en œuvre d’une nouvelle approche impliquant un processus de réforme juridique et institutionnel pour une gouvernance migratoire à visage.
C’est un grand défi que le Maroc se propose de relever malgré la modestie des moyens dont il dispose en comparaison avec les riches nations qui n’ont jamais cessé de se plaindre des grandes difficultés que leur causent les flux migratoires irréguliers.
Les autorités marocaines et au plus haut niveau de l’Etat, ont manifesté en ce début de semaine, la ferme volonté de faire de la gouvernance migratoire l’une des priorités nationales et de promouvoir l’action de sensibilisation aux droits des migrants, qu’ils soient réguliers ou irréguliers.
C’est dans cet esprit que le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a soumis au Roi Mohammed VI, un rapport thématique sur la situation des migrants et des réfugiés au Maroc. Les recommandations formulées dans ce rapport constituent le prélude à une vaste réforme visant à mettre en œuvre une nouvelle gouvernance pour la gestion des flux migratoires au Maroc qui, au fil du temps, est passé du statut de pays de transit à celui de pays d’accueil pour les migrants d’origine subsaharienne. En plus un nombre croissant de ressortissants européens (espagnols et français) fuient la crise économique dans leur pays pour élire domicile au Maroc.
En tout cas, « c’est avec beaucoup de lucidité » comme l’a souligné l’Eurodéputée française, Rachida Dati, que le Roi Mohammed VI a rappelé les « préoccupations légitimes » que pouvait engendrer la problématique migratoire, et avec « beaucoup de mesure » que le souverain a appelé à un traitement « humaniste » de celle-ci .
Les recommandations du CNDH qui se focalisent sur une politique d’asile et d’immigration radicalement nouvelles, traduisent en effet, le ferme engagement du Maroc pour la protection des différentes catégories de migrants et les membres de leur famille, conformément à la convention internationale pour la protection des travailleurs migrants.
Reste à savoir si l’Union européenne qui a toujours imposé au Maroc malgré la modestie de ses moyens, le rôle de gendarme pour verrouiller ses frontières sud, sera prête à l’accompagner financièrement, pour la réussite de son ambitieux projet d’intégration des migrants établis sur son sol.
Au demeurant, l’initiative marocaine ne devrait pas être perçue comme un acte isolé tant la problématique des migrations exige des réponses régionales et internationales, sans lesquelles il ne pourrait y avoir de solutions respectueuses du droit des migrants ni au Maroc ni ailleurs.