Les Etats-Unis et le Maroc s’apprêtent à redynamiser leur alliance stratégique pour contrer le climat d’instabilité qui pèse sur toute la région MENA et le Sahel.
C’est pour cette raison que la visite de travail que le Roi Mohammed VI effectue ce vendredi aux Etats-Unis à l’invitation du président Barack Obama, est très suivie par les médias et les chancelleries à Washington.
Le secret de cet engouement réside dans le rôle clé que Washington attribue au Royaume chérifien en tant qu’allié stratégique dans toute la région d’Afrique du Nord, du Moyen Orient (MENA) et d’Afrique subsaharienne.
Ce rôle prend plus d’importance aux yeux des dirigeants américains au moment où ces trois régions traversent une phase transitoire marquée par des agitations et des troubles sociaux parfois armés qui mettent en péril leur sécurité et leur stabilité.
Dans les circonstances qui prévalent dans ces régions, explique un analyste américain et grand connaisseur des questions sécuritaires, l’administration Obama qui place la sécurité et la lutte contre le terrorisme à la tête des priorités de sa politique étrangère, ne pouvait mieux faire que de porter son choix sur le Maroc pour l’aider à stabiliser toute la région.
Ce choix s’explique aussi, précise-t-il, par le fait que le printemps arabe est passé sans trop de dégâts au Maroc, contrairement aux pays du voisinage qui trois ans après, se trouvent encore confrontés à une instabilité politique et sociale aux conséquences incalculables.
Le même avis est partagé par de nombreux groupes de pression américains, dont une dizaine d’anciens ambassadeurs des USA à Rabat et des congressistes membres du Morocco Caucus qui ont tous insisté sur le rôle stratégique du Maroc dans la région MENA et en Afrique subsaharienne.
Etant « un partenaire important » pour les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme, le Maroc est donc bien placé pour assumer «le rôle de leader en matière de sécurité régionale », comme en témoigne également le Président de la Commission des A.E à la Chambre des représentants du Congrès américain, Edward Royce.
Les événements qu’a connus l’Afrique du Nord et le Sahel ces deux dernières années, sur fond d’intensification des activités d’Al-Qaida et des réseaux extrémistes et criminels ont eu un effet déstabilisateur, rappellent le président et des membres de cette influente Commission. Dans une lettre adressée mercredi au président Obama, ils assurent que le Maroc, allié majeur hors OTAN, des Etats-Unis depuis 2004, a été « un important partenaire dans la lutte anti-terroriste et demeure au premier rang dans les efforts mondiaux contre le radicalisme ».
Des reconnaissances que ni peuvent que conforter le Royaume chérifien auquel le voisin algérien livre une guerre d’influence sans merci dans toute la région nord-africaine et subsaharienne pour y imposer son leadership, un vœu pieux qui date de l’époque de la guerre froide.