A l’image de l’accord annoncé mardi entre les Etats-Unis et la banque JPMoragn, les lourdes amendes contre les banques impliquées dans l’affaire des « supprime » se multiplient. Cette tendance censée marquer le durcissement des autorités américaines vis-à-vis du comportement des acteurs financiers ne garantit pas pourtant un changement des pratiques à Wall Street.
L’amende record de 13 milliards de dollars imposée à JPMorgan a des airs de révolution pour le secteur financier, mais la réalité pourrait en être tout autre. En effet, dans l’affaire des « subprimes », ce sont principalement les entreprises, et donc les actionnaires, qui sont pénalisées et non les individus qui ont permis ces comportements illicites. Une décision que les autorités judiciaires expliquent par « la difficulté d’apporter des preuves d’une intention criminelle des personnes ». Légitime ou pas, les analystes financiers s’accordent pour dire que cette attitude ne suffira pas à décourager les opérateurs de Wall Street de se lancer à nouveau dans des conduites risquées.
JPMorgan a accepté de payer 13 milliards de dollars pour mettre fin aux poursuites lancées contre elle en reconnaissant avoir donné une fausse image aux investisseurs des titres qu’elle leur vendait.L’affaire des « subprimes » implique plusieurs banques américaines qui ont vendu à des centaines d’investisseurs des titres dérivés de prêts hypothécaires accordés à des ménages insolvables. Ces produits, risqués dès le départ, ont vu leur valeur s’effondrer pendant la crise immobilière entre 2007 et 2009, ce qui avait plongé les Etats-Unis dans la récession et propager une grave crise du crédit sur les marchés du monde entier.
Avant JPMorgan, c’est Bank Of America qui avait payé 11.6 milliards de dollars en janvier à Fannie Mae, un organisme de refinancement hypothécaire sous tutelle de l’Etat. D’autres grandes banques généralistes telles que Wells Fargo ou Citi ont encore d’importants contentieux en cours de jugement.