Une éventuelle baisse de la demande conjuguée à une hausse probable de la production avec la levée partielle des sanctions des grandes puissances contre l’Iran ne semblent pas suffisantes pour convaincre les pays membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) de réduire leur production.
Ils se réunissent aujourd’hui à Vienne, mais plusieurs ministres de différents pays membres ont fait savoir qu’ils ne voyaient aucune raison de ne pas reconduire le plafond collectif de production fixé depuis fin 2011 à 30 millions de barils par jour. Malgré quelques oscillations, les analystes estiment que la moyenne entre le WTI et le Brent, au niveau des 100 dollars, fixe le prix du baril de brut dans une fourchette qui satisfait la plupart des membres, l’Arabie Saoudite en tête.
Cependant, la donne pourrait bien changer. Les experts en la matière s’attendent à une baisse de la demande l’année prochaine, jusqu’à 29.1 millions de barils par jour pour le pétrole en provenance des pays de l’OPEP. La raison principalement en est une importante hausse de l’offre de pétrole hors-OPEP avec la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis.
Par ailleurs, l’accord conclu il y a une semaine à Genève entre les grandes puissances et l’Iran permet une suspension partielle des sanctions comme celle de l’interdiction d’assurer les livraisons iraniennes pour les assureurs européens. Si les négociations évoluent de la meilleure des manières possibles et que l’ensemble des sanctions est levé, la République islamique pourrait rapidement fournir jusqu’à un million de barils supplémentaires par jour.
L’OPEP se montre sereine par rapport à ces changements. Elle est confiante dans la reprise économique au niveau mondial, et dans le fait que la plupart des analystes s’accordent à dire que la production américaine ne devrait pas garder longtemps un très haut niveau. Celle-ci devrait dépasser celle de l’Arabie Saoudite d’ici deux ans, mais ne devrait pas se maintenir au premier rang mondial pendant plus de dix ans. L’OPEP se contente, de temps en temps, de baisser légèrement sa production.