Un jour après une grande manifestation contre le pouvoir ukrainien en place et en faveur d’un rapprochement avec l’Union Européenne (UE), les contestataires ont récidivé lundi en bloquant le siège du gouvernement. « Ce qui se passe, présente tous les signes d’un coup d’Etat », s’est exprimé M. Azarov, Premier ministre, lors d’une réunion avec les ambassadeurs de l’UE, des USA et du Canada. Et au chef du gouvernement de rajouter qu’un siège au Parlement était déjà prévu dans l’agenda des manifestants. Quoi qu’il en soit, ces rassemblements ont pour but de faire partir le président Viktor Ianoukovitch et son Exécutif. Pour cause, le gouvernement venait récemment de refuser de s’associer à l’UE, contrairement à la volonté populaire. Et, vraisemblablement, les contestataires ont les moyens de leur politique. Pour preuve, ils étaient à 100 000 environ dimanche à Kiev. Le même jour, ils avaient pris d’assaut la mairie et la Maison des syndicats. Ce qui a poussé la police à intervenir et l’on dénombre plusieurs blessés.
De son côté, la communauté internationale a déjà des avis partagés sur la situation en Ukraine. À Washington, la thèse du coup d’Etat est rejetée. Il s’agit plutôt de manifestations pacifiques mais sévèrement réprimées. Son de cloche totalement différent à Moscou : le président russe Vladimir Poutine, déterminant dans la décision de l’Ukraine de s’éloigner de l’UE, pense que ces manifestations, « préparées de l’extérieur, sont une tentative de déstabilisation du pouvoir légitime ». Aux Nations Unies, le secrétaire général Ban Ki-moon s’est contenté d’appeler « toutes les parties à agir avec retenue, à éviter toute nouvelle violence et à respecter les principes de liberté d’expression et de rassemblement pacifique ».