Le Roi Mohammed VI a quitté mardi en début d’après-midi le Maroc, à destination de Bamako, première étape d’une nouvelle tournée africaine devant le conduire ensuite en Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry et au Gabon.
Dès son intronisation en 1999, le monarque marocain a fait du continent noir, la priorité de ses déplacements officiels à l’étranger, le but étant de conforter la place de son royaume parmi les nations d’Afrique pour reconquérir le rôle qui lui sied en sa qualité de membre fondateur de l’organisation panafricaine (OUA) l’actuelle Union Africaine (UA) qu’il avait quitté en 1984, pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie (RASD).
La stratégie retenue par le Roi Mohammed VI d’intensifier les rapports du Maroc avec les pays africains non seulement au plan politique et géostratégique, mais dans les divers secteurs de l’économie sans oublier le social, le culturel et le spirituel.
La visite du Roi Mohammed VI au Mali qui est accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires et d’opérateurs publics et privés, sera ainsi marquée par la signature de pas moins de dix accords et de protocoles de coopération dans divers domaines.
Les dirigeants de Bamako et à leur tête le président Ibrahim Boubacar Keïta, souhaitent également un appui du souverain marocain en tant qu’Amir Al Mouminine (chef spirituel) pour tirer profiter de l’islam modéré fondé sur le rite malékite en vogue au Maroc, afin de contrecarrer l’islam radical incarné par les mouvements jihadistes qui étaient très actifs au nord du Mali et le sont dans d’autres contrées du monde arabo-islamique.
D’ailleurs, le Maroc a déjà conclu dans ce contexte, un accord avec le Mali portant sur la formation de 500 imans maliens et prévoit d’en faire de même avec plusieurs autres pays africains, dont la Guinée-Conakry.
Nombre d’observateurs et spécialistes des questions africaines, s’accordent à dire que le Maroc de Mohammed VI est en train de grignoter du terrain en Afrique au détriment du voisin algérien qui s’est recroquevillé sur lui-même depuis les années noires (1991/2000) marqués par des troubles sociaux consécutifs à l’annulation des élections remportées haut la main par l’ex-Front islamique du salut (FIS).