Ahmet Uzumcu, le directeur général de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) a annoncé mardi, la création d’une « mission d’établissement des faits » sur les récentes allégations d’attaques au chlore dans la guerre civile en Syrie.
L’équipe chargée de l’enquête devrait incessamment arriver en Syrie. Sa mission sera menée dans des conditions particulièrement pénibles, mais devrait pouvoir compter sur le gouvernement syrien qui a accepté sa mise en place et en s’engageant à assurer sa sécurité dans les zones sous son contrôle. Les Nations unies sont également favorables à cette mission et le secrétaire général Ban Ki-moon a promis une aide « logistique et sécuritaire ». La mission de l’OIAC devrait être menée en parallèle à une autre des Nations unies annoncée par le Conseil de sécurité le 23 avril dernier.
Les accusations d’utilisation d’armes chimiques dans le pays ont refait surface alors que la Syrie est officiellement sur le point d’achever son désarmement chimique conformément à l’accord russo-américain de septembre dernier entériné par l’ONU. Le président français François Hollande a indiqué le 20 avril dernier disposer d’éléments, mais pas de preuves, sur une utilisation d’armes chimiques en Syrie. La Maison-Blanche a évoqué une possible utilisation de chlore ce mois-ci dans le village de Kafarzita, dominé par l’opposition.
Bien qu’il ne lui reste environ que 8% de ses armes chimiques à évacuer pour se conformer à ses engagements internationaux de détruire l’ensemble de son arsenal chimique avant le 30 juin, les plusieurs pays accusent Damas de continuer à utiliser ponctuellement des produits toxiques. Ceux-ci seraient plus discrets pour éviter une réaction internationale comme celle qui avait failli entraîner des frappes si Russes et Américains n’étaient pas parvenus in extrémis à un accord.