Que prévoit la Chine en cas de chute de la Corée du Nord ?

coulisses-china-coreeLe journal japonais Kyodo News a cité un rapport chinois suggérant que Pékin se préparerait à une chute du jeune leader nord-coréen Kim Jong-Un et à l’effondrement de son régime.
Le rapport en question n’a ,pour le moment, pas encore été rendu public. Mais selon le Kyodo News, il proviendrait de l’illustre Armée populaire de Chine. Le scénario du pire envisagé par Pékin reposerait sur une intervention de « forces étrangères ». La Chine prévoit que les « hommes-clés » du régime ne pourraient résister militairement à la puissance de la Corée du Sud, voisine et de ses alliés, notamment américains.
Pékin prévoit alors de recueillir les cadres nord-coréens et de les détenir dans des camps spéciaux, de manière à pouvoir les suivre pour éviter qu’ils ne reprennent le combat, ce qui mettrait en danger ses intérêts nationaux. Des combats dans la péninsule coréenne entraîneraient également un afflux massif de réfugiés, avec ce que cela comporte comme risque d’instabilité interne pour le pays, que la Chine envisage de contenir avec la construction de plusieurs camps à sa frontière avec les Corées. Les candidats refugiés seront questionnés, identifiés et ceux considérés comme dangereux ou indésirables pour Pékin, seront refoulés.
Les autorités chinoises nient l’existence du rapport cité par le Kyodo News. Mais si les experts estiment que rien ne laisse présager un effondrement de la Corée du Nord, ils jugent vraisemblables les inquiétudes de Pékin à l’égard de Pyongyang. Depuis plusieurs années, la Corée du Nord ne doit sa survie qu’à l’aide financière de Pékin, qui assure notamment les approvisionnements en denrées alimentaires et en énergie, et à sa protection politique.
Or, ce soutien vieux de plus d’un demi-siècle est de plus en plus remis en question au sein du parti communiste chinois. L’attitude provocante de la Corée du Nord menace la stabilité de l’Asie du Nord-est, une région pourtant essentielle aux intérêts et échanges de la Chine avec la Corée du Sud dont elle est le premier partenaire commercial.

Andreï Touabovitch

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