Duplitectures, c’est ainsi que les Chinois surnomment parfois les copies de célèbres monuments du monde entier, une activité qui s’est fortement développée au cours de ces dernières décennies, parallèlement à l’essor du secteur immobilier.
C’est un palier qui a été franchi en Chine, déjà célèbre pour ses contrefaçons de produits occidentaux, du champagne aux chaussures de sport. Les reproductions de plusieurs statues célèbres dont le David de Michel-Ange, le Penseur de Rodin ou encore les têtes géantes de quatre présidents américains du Mont Rushmore, sont visibles dans un parc de Chongqing. Dans la province du Guangdong, dans le sud du pays, a été reproduit le pittoresque village autrichien d’Hallstatt, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, pour ses maisons couleur pastel, en bordure d’un superbe lac alpin.
La ville de Hangzhou, capitale de la province de Zhejiang dans l’est du pays, affiche un goût prononcé pour la France avec des copies de la Tour Eiffel et d’une fontaine du château de Versailles. Un complexe surmonté de dômes dorés inspiré du Kremlin de Moscou est visible dans la banlieue de Pékin. De faux gardes du Palais de Buckingham sont même visibles à Shanghai. Le weekend dernier, un ministère égyptien a obtenu, après le dépôt d’une plainte, la destruction prochaine d’une imposante imitation du Sphinx de Gizeh dans la province septentrionale du Hebei.
Si toutes ces imitations font sourire dans la plupart des cas, elles sont perçues par beaucoup de Chinois, comme une expression artistique à part entière. Elles permettent à des promoteurs ou des propriétaires de donner du cachet à leur style de vie et à leur réussite économique, bien que tous s’accordent sur les effets négatifs visant le respect de la créativité des constructeurs des monuments originaux.