Après la prise en otage d’une cinquantaine de citoyens turcs, les retombées de l’attaque éclair des djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont désormais dépassé les frontières du seul Etat irakien.
Mercredi, la Turquie a convoqué ses alliés de l’OTAN pour les informer de la situation. Parmi les otages retenus au sein même du consulat turc à Mossoul, tombée mardi aux mains des insurgés, se trouvent le consul général en personne, trois enfants ainsi qu’une quarantaine d’autres personnes, essentiellement des membres du corps diplomatique et des éléments des forces spéciales, tous de nationalité turque. Cette prise d’otages a créé un choc du côté d’Ankara, contraignant le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, à interrompre une visite au siège des Nations unies.
Dans la foulée, le chef du gouvernement Recep Tayyip Erdogan a convoqué dans l’après-midi de mercredi, une réunion de crise avec le directeur de la centrale de renseignement et le vice-ministre des Affaires étrangères. Une autre rencontre a eu lieu dans la soirée au palais présidentiel avec le président Abdullah Gül, le Premier ministre et le chef de l’état-major, Necdet Özel. Preuve que la situation est préoccupante pour le gouvernement turc, qui a demandé que la réunion des ambassadeurs des 28 Etats membres de l’OTAN se tienne le même jour, dans la soirée.
Au siège de l’organisation atlantique, à Bruxelles, le représentant de la Turquie a fait part à ses homologues de l’état qui prévaut en Irak, sans pour l’instant soumettre une quelconque demande. Le ministre turc des Affaires étrangères a prévenu que son pays ne laisserait pas les djihadistes procéder à ces attaques. Ironie du sort : l’EIIL était soutenu par Ankara dans ses combats contre le régime de Bachar el-Assad.