Le magazine bimensuel Qiushi, publié par l’Ecole centrale du Parti communiste chinois, vient de révéler la décision des universités de Pékin, de Fudan à Shanghai et de Yat-sen de Canton ,de renforcer le contrôle idéologique sur leurs étudiants et leurs professeurs dans le but de défendre la pensée marxiste et de consolider le système socialiste.
Ces trois universités qui sont les trois plus prestigieuses du pays entendent lutter contre la propagation des valeurs occidentales telles que le multipartisme, la démocratie, les droits de l’homme ou encore la liberté d’expression. Elles se sont également engagées à dénoncer les idées politiques occidentales véhiculées sur Internet et à « guider les enseignants et les étudiants pour renforcer leur faculté de jugement sur les questions politiques sensibles ». L’université de Fudan a fait de la démonstration, en se basant sur l’enseignement marxiste, de l’inadéquation du modèle de développement occidental à la Chine l’une de ses priorités.
L’initiative de ces trois universités s’inscrit dans le cadre de la campagne de « redressement de la pensée » opérée par le président chinois Xi Jinping dans les médias, sur Internet et dans les rangs du PCC, le Parti Communiste Chinois. Cette campagne a déjà été à l’origine du recadrage en juin dernier par le Parti de la très influente CASS (Académie des Sciences Sociales de Chine), le premier institut de recherche du pays dont les travaux étaient accusés d’avoir subi des « influences » étrangères.
Dans le pays où les classes moyennes aspirent à une démocratisation en douceur, cette initiative à contretemps dans un contexte de mondialisation qui tend plutôt à uniformiser la pensée inquiète, quand elle n’est pas purement décriée par ceux qui pensent que le pays se dirige vers l’extrême dans l’éducation idéologique.