L’Iran n’a pas participé à la conférence internationale sur la sécurité en Irak qui s’est tenue lundi dernier à Paris, malgré le fait qu’Iran et Occidentaux aient un ennemi commun en l’Etat Islamique.
L’Iran et les Etats-Unis sont restés fidèles à leurs positions habituelles. Le Guide suprême de l’Iran l’ayatollah Ali Khamenei a annoncé lundi avoir personnellement rejeté une demande de coopération des Etats-Unis pour lutter contre l’Etat Islamique, accusant les Etats-Unis de chercher un prétexte pour maintenir leurs forces militaires dans la région de manière notamment à mener des bombardements en Syrie. Washington de son côté affirme s’être opposé à une invitation de l’Iran à la conférence de Paris en raison du rôle de la République islamique en Syrie où elle soutient à bout de bras le régime de Bachar al-Assad.
Toutefois, malgré les déclarations officielles qui vont toutes dans ce sens, une certaine coopération entre Irakiens et Américains en Irak est perceptible. Les deux pays ont dépêché des conseillers pour aider l’armée irakienne et un échange d’informations entre eux, fût-il indirect, est fortement probable. Le 31 août dernier, les raids américains ont aidé l’armée irakienne et des milices chiites étroitement liées à l’Iran de forcer le siège d’Amerli, une ville du nord de l’Irak assiégée par les djihadistes de l’Etat Islamique. Et même sur le plan politique, Iraniens et Américains ont travaillé dans le même sens ont poussant vers la sortie l’ancien Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.
Le fait est que le déni de toute coopération pour le moment arrange les deux camps. Pour les Américains, la présence de l’Iran dans cette coalition risque de leur faire perdre le soutien de leurs alliés sunnites, ceux des monarchies du Golfe plus précisément. L’Iran de son côté doit encore gérer une opinion nationale qui considère les Etats-Unis comme le pays du « Grand Satan » et qui est soupçonné de ne pas encore avoir renoncé à renverser la République islamique.