Le Centcom, le Centre de commandement américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a annoncé dans la soirée de dimanche avoir commencé à larguer des armes aux combattants kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané. Ces livraisons d’armes ont été faites parallèlement à la poursuite des frappes contre l’Etat islamique faisant des centaines de combattants et détruit ou endommagé de nombreux équipements et positions de l’organisation djihadiste.
Le matériel livré par l’armée américaine comprend des armes, des munitions et du matériel médical qui auraient été fournis par les autorités kurdes d’Irak. Mais ces livraisons d’armes placent la coalition internationale qui combat Daesh dans une situation délicate. Ces livraisons devraient, selon toute vraisemblance, déplaire à la Turquie qui fait face depuis trente ans à une insurrection du PKK (Parti des Travailleurs Kurdes) qui réclame l’autonomie du sud-est de la Turquie. Ankara accuse le PYD, le principal parti kurde en Syrie qui défend notamment Kobané, d’être une « organisation terroriste » liée au PKK.
Cependant, les frappes aériennes menées par la coalition se révèlent à elles seules insuffisantes pour arrêter l’Etat islamique.Et devant le refus des Turcs d’intervenir militairement contre l’Etat islamique, les milices kurdes se retrouvent être le seul soutien au sol, indispensable pour défaire les djihadistes, sur lequel la coalition internationale peut s’appuyer.
La bataille pour le contrôle de Kobané, commencée avec l’entrée dans la ville le 6 octobre dernier des djihadistes de l’Etat islamique, se poursuit et prend des allures de guérilla urbaine. Selon l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme), Daesh serait parvenu à progresser un peu vers le centre de la ville tandis que les Kurdes pousseraient plutôt dans l’est. Les djihadistes, pour qui la prise de la ville serait un succès stratégique et symbolique, y ont dépêché vendredi de nouveaux renforts.