L’agence de presse russe RIA Novosti a révélé mardi dernier les termes d’un accord conclu par la Chine et la Russie pour livrer leurs produits gaziers et pétroliers sur le marché mondial en devises nationales. L’objectif de cette décision pour les deux pays est de leur permettre de s’affranchir de leur dépendance au dollar, particulièrement après les dommages portés à l’économie russe par les sanctions occidentales.
Le rouble a battu mardi dernier un nouveau record de faiblesse face à l’euro et au dollar à cause des sanctions économiques occidentales prises contre la Russie suite à la crise ukrainienne, mais également de la chute des cours du pétrole. Mardi, vers 8h55 GMT, l’euro s’est échangé à 54.04 roubles et le dollar à 42.50 roubles.
En conséquence, l’inflation poursuit sa course effrénée et la croissance du pays continue à ralentir. L’une des seules possibilités qui restait à un pays aussi dépendant de ses exportations énergétiques que la Russie pour inverser cette tendance était donc de livrer ces exportations dans sa propre devise. Selon RIA Novosti, deux navires en provenance d’un champ d’extraction situé dans l’Arctique feraient actuellement route vers l’Europe avec à leur bord 80 000 tonnes de pétrole qu’ils vendront en rouble, ce qui serait une première mondiale.
Cette stratégie est déjà saluée en Russie par plusieurs analystes qui y voient une réelle possibilité d’ébranler l’hégémonie du dollar US dans les transactions internationales et de remettre en question son rôle de monnaie de réserve planétaire, notamment en poussant d’autres pays producteurs à imiter la Chine et la Russie.Mais le succès de cette stratégie est loin d’être garanti. Le bras de fer est donc en cours avec la robustesse de l’économie russe qui se détériore de jour en jour.