Les services antiterroristes français viennent de démanteler un important réseau de recrutement de combattants volontaires pour la Syrie. Une dizaine de personnes, âgées de 20 ans à une trentaine d’années, ont été placées en garde à vue au terme d’un coup de filet mené sur l’ensemble du territoire.
L’opération de son démantèlement a été menée par les policiers du Raid, avec l’assistance d’experts de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et la Sdat (Sous-direction antiterroriste). Six suspects ont été interpelés dont une femme et deux frères. Quatre hommes arrêtés en décembre 2013 ont également été retirés de prison dans le cadre de l’enquête. La cellule était depuis plusieurs mois dans le collimateur des services spécialisés.
Plusieurs des personnes interrogées se sont rendues au printemps et à l’été 2013 en Syrie. Elles étaient notamment très actives sur les réseaux sociaux, un élément de taille étant donné que le CPDSI (Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’Islam)estime qu’environ 90% des apprentis djihadistes ont été endoctrinés par Internet. La filière abritait ainsi aussi bien des « facilitateurs » qui acheminaient des candidats jusqu’à la frontière syro-turque que des « cyber-recruteurs » faisaient du prosélytisme sur les réseaux sociaux.
Une centaine de procédures judiciaires concernant des filières syriennes du djihad sont actuellement en cours en France touchant environ 500 personnes. Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a fait de la lutte contre le terroriste et la montée djihadiste, l’un de ses principaux objectifs. Le nombre de départs de ressortissants français pour le djihad en Syrie et en Irak a explosé cette année en France.Les services antiterroristes redoutent énormément le retour de ces djihadistes qui pourraient ramener leur combat sur le territoire national.