Selon un témoignage d’un activiste syrien opposé au régime syrien et à l’Etat islamique rapporté par le Financial Times, le groupe djihadiste aurait durci à l’extrême sa position contre les combattants étrangers en son sein qui seraient tentés par la désertion. C’est ainsi qu’une centaine de ses djihadistes étrangers, qui essayaient de s’enfuir par le nord de la Syrie, auraient été exécutés, alors qu’ils tentaient de quitter la ville syrienne de Raqqa.
Parallèlement à l’attrait que Daech a exercé et continue d’exercer sur des musulmans de par le monde, les combattants étrangers au sein de l’Etat islamique sont de plus en plus nombreux à regretter leur décision d’avoir intégré ses rangs. Selon les militants présents sur place, les raisons de la volonté de déserter se trouvent dans les tensions communautaires, par exemple, entre les combattants tchétchènes et les combattants ouzbeks, ainsi que dans des divergences stratégiques. Sur ce dernier point, la bataille autour de la ville kurde de Kobané est un exemple frappant. De plus en plus de combattants, pas seulement étrangers, estiment que cette ville ne mérite pas les lourdes pertes que le groupe a subies depuis qu’il tente de la faire passer sous sa coupe. Les quelque 2 000 raids de la coalition internationale menée par les Etats-Unis pour soutenir les combattants kurdes de Kobané ont fait en 40 jours plus de 500 morts selon l’OSDH (Organisation Syrienne des Droits de l’Homme) au sein du mouvement djihadiste.
Conscients de cette tendance à la désertion, les leaders de Daech ont instauré une police militaire pour s’occuper des dirigeants étrangers tentant de déserter les combats. Des dizaines de fouilles de domiciles des combattants ont été menées et des dizaines d’arrestations effectuées dont 400 membres à Raqqa. Le Financial Times affirme avoir eu accès à un document détaillant de nouvelles restrictions à la liberté de mouvement des djihadistes.