Les quatre hommes tués vendredi dernier à Paris dans un supermarché casher ont été enterrés mardi à Jérusalem conformément à la volonté de leurs familles. L’émotion de la cérémonie n’a pas suffi à faire oublier le sentiment d’insécurité ressenti en Israël pour les Juifs de France.
Des milliers de juifs français et israéliens ont participé aux obsèques de Yohan Cohen, 20 ans, Yoav Hatlab, tunisien de 21 ans, Philippe Braham, 45 ans, et François-Michel Saada, 63 ans. Ils ont été inhumés dans le même cimetière du Har Hamenouhot où reposent depuis 2012 les trois enfants et l’enseignant juifs tués en France par un autre djihadiste, Mohamed Merah. Selon différents témoignages ils essayaient de se servir de l’acte djihadiste d’Amedy Coulibaly pour bouleverser Israël et renforcer le sentiment de plus en plus répandu en Israël, selon lequel la France est devenue une terre hostile pour les Juifs. Se réclamant de l’organisation de l’Etat islamique, Amedy Coulibaly avait en effet pris contact avec la presse deux heures avant d’être tué par la police et reconnu qu’il s’en prenait à des juifs à cause de « l’oppression » envers les musulmans et les Palestiniens.
Les actes antisémites se multiplient en France et la certitude en Israël est que d’autres drames de ce genre auront lieu dans un avenir proche, malgré la manifestation de dimanche à Paris. Face à ce sentiment, les autorités israéliennes incitent les juifs de France, qui constituent la troisième plus grande communauté juive dans le monde après Israël et les Etats-Unis, à émigrer vers Israël. Ces appels, sous-entendus évidemment, semblent être suivis au regard des statistiques. Ainsi, en 2014, pour la première fois, la France a été le premier pays d’émigration vers Israël avec le départ de plus de 6 600 juifs.