La justice thaïlandaise a condamné mercredi Jatuporn, le responsable national des « Chemises rouges », à une peine de deux ans de prison. Il s’agit du leader de l’important mouvement de soutien à l’ex-Première ministre, Yingluck Shinawatra.
Le tribunal a communiqué le verdict, qui est de « deux ans sans réduction de peine possible ». Une condamnation qui tombe juste après des poursuites judiciaires prononcées vendredi contre Mme Shinawatra. Ces sanctions risquent d’aboutir à une situation explosive entre les Chemises rouges et la junte militaire au pouvoir en Thaïlande.
En effet, l’ancienne cheffe du gouvernement, jugée pour corruption, n’est plus habilitée à faire de la politique pendant les cinq ans à venir et pourrait être condamnée à dix ans de prison. D’après David Streckfuss, un analyste basé dans ce pays, « cela fait partie d’un plan plus large de l’élite de Bangkok pour réduire au silence et faire sortir du jeu ceux qui les critiquent », a-t-il estimé.
Jatuporn, homme politique réputé, anime une émission télévisée quotidienne au cours de laquelle il véhicule ses idées politiques.Pourtant,les manifestations politiques sont actuellement proscrites en Thaïlande, le pays étant sous loi martiale.
Selon certains observateurs, la junte au pouvoir a pour objectif d’éliminer le clan Shinawatra de la vie politique. En même temps, la question de la succession du roi Bhumibol se pose. Agé de 87 ans, ce monarque est le tabou suprême en Thaïlande. La crise politique entamée par le coup d’Etat de 2006 perpétré contre le Premier ministre Thaksin Shinawatra n’est pas prête de se terminer. La Thaïlande demeure divisée entre les partisans des Shinawatra et leurs opposants.