Tout récemment, les autorités bahreïnies ont décidé de retirer la nationalité à plusieurs de leurs concitoyens. Une sanction qu’Amnesty International et le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) ont décriée jeudi.
Ces ONG ont remarqué que Manama recourt de manière croissante au retrait de la nationalité. Ce qui, de leur avis, est « une pratique qui permet au pouvoir de faire taire les voix critiques ». En réaction, Amnesty International a demandé avec insistance au gouvernement bahreïni, par voie de communiqué, d’ « annuler cette décision » qui a pour conséquence de rendre « apatrides » les personnes concernées et d’ « arrêter de cibler des dissidents ».
Quant au CPJ, il a souligné que quatre journalistes au minimum figurent sur la liste publiée par les autorités bahreïnies. Sherif Mansour, coordinateur de cette ONG pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a indiqué que « les journalistes bahreïnis qui osent exprimer des positions critiques encourent déjà des risques sérieux, notamment l’action judiciaire et la prison », a-t-il indiqué. Ajoutant que, « maintenant, Bahreïn leur retire la nationalité, ce qu’ils ont de plus précieux ».
D’après Al-Wifaq, la principale formation d’opposition, l’une des 72 personnes frappées par cette mesure est retenue depuis jeudi à l’aéroport de Bahreïn. Il s’agit de Farhad Khorchid Afrah, qui revenait d’une visite en Iran où il a visité les lieux saints (chiites). A son retour accompagné de son épouse et de ses deux filles, il a été arrêté à l’aéroport de Manama. A en croire les autorités bahreïnies, les 72 personnes touchées par le retrait de nationalité ont nui aux intérêts du pays.