Un responsable de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) a annoncé l’évacuation ce weekend de près de 2 000 personnes du camp de Yarmouk situé près de Damas suite à l’avancée de l’Etat islamique. Ce dernier est soutenu dans cette offensive par les djihadistes du Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.
Mercredi dernier, sous prétexte de représailles pour l’arrestation dans le camp de deux de ses membres soupçonnés d’être impliqués dans le meurtre d’un responsable du Hamas, l’EI a lancé une assaut éclair sur le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk depuis la localité rebelle Hajar al-Aswad qui jouxte le camp. Les islamistes se sont heurtés à une forte résistance, notamment celle des combattants d’Aknaf Beit al-Maqdess, un groupe proche du Hamas. Selon l’OSDH (Observatoire syrien des Droits de l’Homme), cette résistance palestinienne à laquelle des rebelles islamistes syriens sont venus prêter main forte ,a permis jeudi de repousser Daech du camp. Selon l’OLP, cette contre-offensive a coûté la vie à six personnes et blessé dix-sept autres. Mais l’EI est reparti à l’attaque dès jeudi soir. Samedi, l’OSDH affirmait que, malgré la poursuite des combats, Daech contrôlait 90% du camp.
Du fait de la proximité de la menace de Damas, l’armée syrienne a pris des mesures de sécurité pour « empêcher l’expansion des activités de l’Etat islamique à l’extérieur du camp ». L’entrée principale qui connecte le camp à Damas a été sécurisée et contrôlée avec de nombreux checkpoints du régime et de groupes palestiniens.
Le camp de Yarmouk est situé à 7 kilomètres du centre de Damas. L’attaque de Daech contre ce camp est la première incursion du mouvement djihadiste, qui contrôle depuis près de deux ans des régions dans le nord du pays. Menacé à de nombreuses reprises depuis le début du conflit syrien, le camp de Yarmouk a vu sa population passer de 160 000 habitants avant le début du conflit en 2011 à 18 000 aujourd’hui.