Les patrouilles américaines en mer de Chine font monter la tension

patrouilles-usaLa Chine a exprimé hier vendredi sa colère après le survol mercredi par un avion espion américain de l’archipel des Spratleys. La situation devrait s’envenimer davantage étant donné que les Etats-Unis sont déterminés à poursuivre leurs patrouilles dans cette zone que revendique la République populaire.

Par huit fois la marine chinoise a adressé des avertissements à l’appareil de l’US Army et par huit fois les pilotes de celui-ci ont répondu qu’ils traversaient l’espace aérien international. Fait aggravant pour Pékin, l’avion espion américain avait embarqué à son bord une équipe de la chaîne d’information CNN pour immortaliser le survol. Le PS-8 Posseidon, l’appareil de surveillance le plus sophistiqué de l’armée américaine, a pris des images montrant les activités de construction chinoises sur des polders érigés dans les Spratleys et consolidés grâce au remblaiement mené par des bateaux chinois, notamment sur le récif de Mischief. Des photos satellites montrent que la Chine s’emploie à remblayer des récifs coralliens qu’elle transforme en ports et autres installations, dont une longue piste d’atterrissage. Selon le Pentagone, ces conquêtes sur la mer ont fait passer les surfaces utilisables chinoises de 200 à 800 hectares en un an.

Les voisins de la Chine craignent que l’APL (Armée Populaire de Libération) utilise ces îlots semi-artificiels pour imposer une zone de défense et d’identification aérienne dans la région. L’archipel des Spratleys est disputé par la Chine, le Vietnam, les Philippines, Brunei, Taïwan et la Malaisie. Son intérêt réside dans le fait que ses eaux troublées riches en poisson et potentiellement en hydrocarbures sont également des voies de commerce maritime stratégique.

Pas plus tard que la semaine passée, l’administration Obama a affirmé qu’elle allait poursuivre les patrouilles maritimes et aériennes dans la zone dans le but de faire respecter la liberté de circulation dans les eaux internationales. Mais pour Pékin, Washington agit de manière irresponsable et les risques d’incident à chaque patrouille sont réels.

Andreï Touabovitch

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