D’après une résolution adoptée mardi dernier par le Conseil National de Justice (CNJ), 20 % des places à la magistrature brésilienne accessibles par voie de concours seront désormais réservées aux Noirs et aux métis. Malgré qu’elles représentent plus de 50 % de la démographie brésilienne, ces populations sont largement minoritaires dans la justice de cette puissance émergente.
Après les secteurs de l’éducation et de la fonction publique, le Brésil étend la discrimination positive à la justice après une décision du CNJ, organe mis en place il y a dix ans dans l’objectif d’améliorer le travail du pouvoir judiciaire. Pour son président et également président de la Cour suprême, Ricardo Lewandowski, « c’est un pas historique car nous contribuons à la pacification et à l’intégration de ce pays et, d’une certaine manière, nous réparons une erreur envers les afro-descendants », s’est-il réjouit. En effet, d’après une étude menée l’année dernière, Noirs et métis ne constituent que 1,4 % des 18 600 magistrats brésiliens. Pourtant, à l’occasion du recensement de 2010, 15 millions de Brésiliens s’étaient déclarés Noirs et 82 millions, métis ; ce qui constituait une majorité devant les Blancs (91 millions).
Au Brésil, les Noirs et métis se retrouvent au bas fond de toutes les données socio-économiques. Que ce soit dans les milieux universitaires ou de pouvoir, ces catégories raciales sont très peu représentées. A l’opposé, les Noirs et métis constituent la majeure partie des pauvres. Et, environ 9 sur 10 personnes de ce groupe sont analphabètes. Dans ce contexte, la discrimination positive, que le Brésil a commencé à appliquer il y a une vingtaine d’années, constitue une véritable lueur d’espoir pour les Noirs et les métis.