L’ancien général saoudien Anwar Majed Eshki et l’ex-ambassadeur israélien à l’ONU et désormais nouveau directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères Dore Gold ont révélé à Washington au début de ce mois que les représentants de leurs deux pays se sont rencontrés à plusieurs reprises depuis 2014 dans le plus grand secret. Le but de ces rencontres était d’évoquer les moyens de contrer l’influence de l’Iran dans la région.
Les représentants israéliens et saoudiens se seraient au total rencontrés à cinq reprises en Inde, en Italie et en République Tchèque. Le saoudien Anwar Majed Eshki a révélé un plan, pour le moins ambitieux, en plusieurs points qui aurait émergé de ces rencontres. La première étape serait la signature d’une paix durable entre Arabes et Israéliens sans laquelle aucune collaboration ne serait envisageable. Viendraient ensuite le renversement du régime islamique de Téhéran et le renforcement de l’unité arabe grâce à la mise sur pied d’une force militaire arabe commune. Le dernier point de ce plan est la création d’un Kurdistan indépendant à cheval sur la Turquie, l’Irak et l’Iran. Les détails de ce plan n’ont pas été confirmés par Dore Gold.
L’annonce d’une coopération entre Israël et l’Arabie saoudite, que tout oppose et qui n’ont jamais entretenu de relations diplomatiques, est historique. Il aura fallu un Iran à l’influence grandissante dans la région pour arriver à cet exploit. A travers le Hezbollah au Liban, Bachar al-Assad en Syrie, le gouvernement et les milices chiites en Irak ou encore les rebelles houthis au Yémen, la République islamique étend sa toile dans la région, ce qu’Israël et l’Arabie saoudite considèrent tous deux comme une menace. Et cette menace serait plus grande encore en cas de levée des sanctions internationales qui pèsent sur l’économie iranienne à cause des activités nucléaires du pays.