Alors que le marathon des négociations sur le programme nucléaire iranien est dans sa dernière ligne droite, un dernier obstacle de taille pourrait bien faire échouer tout le processus. Pour ne pas heurter Israël ni l’Arabie saoudite, l’Occident refuse de lever l’embargo sur les armes qui frappe la République islamique, même en cas d’accord.
Les différentes parties sont bien conscientes de l’enjeu crucial que représente ce point et aucune n’est à court d’arguments pour se défendre. Pour les Iraniens, l’embargo de l’ONU sur les armes devrait logiquement être levé en même temps que les autres sanctions onusiennes car il avait été décidé suite aux activités nucléaires de l’Iran. Mais, selon un diplomate occidental, les Occidentaux affirment que l’embargo sur les armes n’est pas directement lié au programme nucléaire iranien et a été ajouté comme moyen de pression. La plupart des analystes s’accordent sur le fait que la véritable raison de la réticence des grandes puissances sur cette question vient de la pression qu’exerceraient sur elles Israël et l’Arabie saoudite. Ces deux pays craignent une croissance de l’influence régionale de l’Iran, délivrée des sanctions, ne devrait pas manquer de chercher à accentuer.
L’embargo des Nations unies sur les armes à destination de l’Iran a été adopté par le Conseil de sécurité en 2010 en raison des activités nucléaires suspectes de l’Iran. Elle vise les ventes d’armes lourdes telles que des chars de combat, des hélicoptères d’attaque, des navires de guerre, des missiles et autres lanceurs de missiles. Mais la République islamique est également en même temps sous le coup, depuis 1984, d’un autre embargo sur les armes, cette fois exclusivement américain, relatif au soutien de la République islamique à des mouvements terroristes. L’Iran ne fait pas mystère de son intention de profiter d’une levée de l’embargo sur les armes pour rattraper son retard en termes d’armement conventionnel dans la région et continuer à développer son programme de missile balistique.