Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se prononcer la semaine prochaine sur une résolution visant à créer un tribunal spécial pour juger les responsables de l’écrasement du Boeing malaisien abattu en juillet 2014 dans l’est de l’Ukraine. Mais pour les Occidentaux, un veto russe à ce projet est certain.
Le projet de résolution a été proposé par la Malaisie. Placé sous le chapitre 7 de la Charte de l’ONU, il obligerait, une fois adopté, tous les pays concernés à coopérer avec le tribunal spécial sous peine de sanctions. La mise en place d’un tribunal international est réclamée par les pays chargés de l’enquête sur le drame, à savoir la Malaisie, les Pays-Bas, l’Australie, l’Ukraine et la Belgique, soutenus par Londres, Washington et Paris, qui accusent les rebelles ukrainiens prorusses d’avoir abattu l’avion. Mais pour la Russie, dont le président Vladimir Poutine est lui-même monté au créneau, la mise en place d’un tribunal international à ce stade de l’enquête serait contre-productive. Elle a proposé à la place un contre-projet de résolution qui ne fait pas mention d’un tribunal, mais demande seulement d’accélérer l’enquête. Jusqu’à présent, les négociations pour tenter de concilier les deux textes ont échoué.
Après le vote le 8 juillet dernier sur la résolution britannique qualifiant de génocide le massacre de 8 000 musulmans par les forces serbes à Srebrenica en Bosnie en juillet 1995, il semblerait que le Conseil de sécurité se dirige vers un deuxième veto russe en moins d’un mois. Le vol MH-17 de Malaysia Airlines a été abattu dans l’est de l’Ukraine le 17 juillet 2014 et a coûté la vie à 298 passagers et membres d’équipage, dont une majorité de passagers néerlandais. Pour Kiev et les Occidentaux, l’appareil aurait été abattu par les séparatistes prorusses grâce à un missile sol-air fourni par la Russie tandis que Moscou pointe du doigt les militaires ukrainiens. Les conclusions de l’enquête sont attendues pour le mois d’octobre prochain.