Le gouvernement israélien poursuit les mesures punitives qu’il avait promises contre les extrémistes juifs après la mort de trois jeunes Palestiniens, dont un bébé brûlé vif dans un incendie, et une attaque au couteau contre la Gay Pride de Jérusalem qui a coûté la vie à une adolescente. Hier mardi, c’est un israélien nommé Eviatar Slonim a été interpelé « pour appartenance à une organisation extrémiste ».
Selon le quotidien Haaretz, l’homme avait déjà été arrêté en novembre après avoir été soupçonné d’avoir mis le feu à une maison palestinienne au sud d’Hébron. Il avait été libéré sans être poursuivi mais faisait l’objet d’une interdiction d’entrée en Cisjordanie et à Jérusalem. Son interpellation est intervenue vingt-quatre heures après l’arrestation de Meïr Ettinger, petit-fils du rabbin Meïr Kahane, fondateur du mouvement raciste anti-Arabes Kach et assassiné en 1990 à New-York. Meïr Ettinger, qui faisait ces dernières années l’objet d’une surveillance particulière du service de sécurité intérieure, et Eviatar Slonim sont soupçonnés d’appartenir au même groupe extrémiste. Mordechai Meyer, un habitant d’une colonie en Cisjordanie, a également été arrêté et est accusé « d’implication dans des activités violentes et dans des attaques terroristes récentes commises par un groupe terroriste ».
Les trois hommes ont été soumis à la « détention administratives », une pratique régulièrement dénoncée par les organisations de défense des libertés civiles qui permet d’interpeller quelqu’un sans avoir au préalable eu recours à une décision de justice, et pourront ainsi être retenus pour des périodes de six mois renouvelables, sans inculpation ni jugement. Le recours à cette mesure sur des citoyens israéliens est une première, alors qu’elle est appliquée sur des centaines de Palestiniens, et est censé marquer l’engagement du gouvernement israélien à sanctionner les extrémistes et prévenir de nouveaux cas de violence.