Dans la nuit du lundi au mardi dernier, une salle de gym de Nauen – ville située non de Berlin – destinée à servir, dès le mois prochain, à l’accueil de première urgence pour quelque 130 réfugiés, a été incendiée et, de ce fait, totalement détruite. La police n’a constaté aucun blessé.
Si la police a fait preuve de retenue à propos des causes de cet incendie, elle a néanmoins estimé qu’un départ de feu accidentel est « hautement improbable ». De son coté, le Spiegel n’a pas hésité à parler d’un acte « criminel » en citant le maire (SPD, gauche) de Nauen. De l’avis Dietmar Woidke, chef du gouvernement du Brandebourg – l’Etat où se situe la ville de Nauen -, « si les investigations devaient apporter la preuve qu’il s’agit d’un acte xénophobe, la police et la justice du Brandebourg mettraient alors tout en œuvre pour interpeller les auteurs et les soumettre à une sanction pénale ». Aujourd’hui, la chancelière allemande, Angela Merkel, effectuera une visite au niveau du centre de réfugiés de Nauen.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opinion publique allemande est actuellement secouée par la question migratoire. Pas plus tard que le week-end dernier, des violences xénophobes ont eu lieu, entre autres à Heidenau en Saxe, où des manifestants d’extrême droite et des éléments des forces de l’ordre se sont affrontés. L’Allemagne s’attend à recevoir plus de 800 000 demandes d’asile en 2015, ce qui, en cas de concrétisation, constituerait un record. Pour le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, l’afflux sans précédent des migrants est « le plus grand défi de l’Allemagne depuis la réunification » de cet Etat européen.