Suite à un jugement qui leur rend liberté, les autorités israéliennes ont annoncé la libération de plusieurs centaines de clandestins africains. Ces derniers étaient détenus dans le centre de rétention de Holot, le plus important du pays, situés dans le désert du Néguev, dans le sud du pays.
Le 11 août dernier, la Cour suprême du pays a décidé que les demandeurs d’asile détenus depuis plus d’un an devraient être relâchés sous deux semaines. Entre hier mardi et ce mercredi, ce sont au total 1 178 personnes qui doivent être libérées. Environ 750 l’ont déjà été hier. Mais pour ces migrants qui recouvrent la liberté, la décision de la Cour suprême est loin de répondre totalement à leurs attentes. Les migrants qui sont libérés partent après un petit-déjeuner, leur allocation de 16.5 dollars et éventuellement des ordonnances s’ils ont besoin de soins. Relâchés en plein désert, ils ne savent pas où aller. Il leur est interdit de se rendre à Eilat ou Tel-Aviv. Cette décision des autorités israéliennes les prive d’un point de chute où retrouver des proches, et éventuellement un travail au noir, étant donné que ces deux villes accueillent de fortes concentrations de clandestins africains.
Arad, ville située à des dizaines de kilomètres de Holot, pourrait offrir aux immigrants des opportunités de travail avec ses hôtels et sa proximité de la mer Morte. Mais son maire Nissan Ben Hamo a d’ores et déjà ordonné aux employés et policiers municipaux de se déployer aux entrées de sa ville pour bloquer l’arrivée éventuelle de clandestins. Il a même menacé sur Facebook de sonner la mobilisation des habitants pour « défendre leur ville ». Du fait des difficultés de sortir d’Israël, il y a peu de chances de voir les détenus relâchés de Holot venir grossir les flux de migrants à destination de l’Europe.