Les députés britanniques ont approuvé lundi en deuxième lecture, le projet de loi conservateur visant à limiter le droit de grève. Ce vote a des airs de défi pour le nouveau leader du Labour et chef de file de l’opposition, Jeremy Corbyn.
Le projet de loi sur les syndicats a été approuvé par 317 députés contre 284. Il comporte diverses réformes, dont un renforcement du contrôle sur les fonds qui leur sont versés. Mais surtout, ce projet de loi durcit les conditions préalables aux arrêts du travail. Il prévoit que toute grève soit précédée d’un vote auquel au moins 50% des salariés participent alors qu’aucun quorum n’est imposé actuellement.
Comme c’est déjà le cas aujourd’hui, la majorité des votants doit donner son feu vert à la grève mais dans certains secteurs jugés stratégiques tels que celui des transports, au moins 40% de l’ensemble des salariés devraient se prononcer pour la grève dorénavant pour qu’elle puisse avoir lieu.
Le projet de loi doit encore être approuvé en troisième lecture et passer à la Chambre des Lords avant d’être formellement adopté.
Quelques semaines après deux grèves massives qui ont paralysé le métro londonien, ce texte est vivement critiqué par la gauche et les membres du nouveau cabinet fantôme du parti travailliste.
Angela Eagle, en charge du Commerce au Labour dénonce une attaque idéologique et partisane des conservateurs contre les syndicats, dont les principales centrales sont affiliées au parti travailliste, alors que le nombre de jours de grève a chuté de 90% en deux décennies.
Dans une tribune publiée lundi matin dans le Daily Mirror, un tabloïd proche de la gauche, Jeremy Corbyn est allé jusqu’à évoquer indirectement le spectre « d’une dictature fasciste ».