Confronté à la crise migratoire, le gouvernement allemand a adopté diverses mesures visant à renforcer certains préalables du droit d’asile et à en écarter les ressortissants. Des décisions qui ont occasionné les critiques des organisations de la société civile.
Les autorités allemandes comptent, en même temps, soutenir l’édification de nouveaux foyers et élargir l’accès aux cours de langue allemande et, en parallèle, écourter le délai de l’étude des demandes d’asile ainsi que des rapatriements des personnes déboutées.
A l’occasion de l’adoption de ces mesures, trois pays des Balkans de l’Ouest, l’Albanie, le Kosovo et le Monténégro en l’occurrence, ont été déclaré comme « pays d’origine sûrs », ce qui permettra à l’Allemagne de rapatrier leurs ressortissants demandeurs d’asile plus aisément.
Au cours des six premiers mois de cette année, environ 40 % des demandes d’asile enregistrées outre-rhin avaient été formulées par des personnes originaires de ces trois Etats. Pourtant, les Albanais, Kosovars et Monténégrins ont moins d’1 % de voir leur demande d’asile acceptée. En outre, cela retarde l’examen des demandes formulées par des Syriens ou des Irakiens, qui, par contre, peuvent fort probablement obtenir le statut de réfugiés, vu qu’ils proviennent de pays en guerre. Entre autres mesures, il est également prévu que les réfugiés nouvellement arrivés sur le territoire allemand reçoivent, dans les premiers foyers d’accueil, « autant que possible » des prestations en nature en lieu et place d’aides financières. Dans l’objectif de diminuer les incitations aux demandes d’asile, les versements en liquide restants seront limités à un mois à l’avance.
Comme il fallait s’y attendre, nombre d’ONG ont réagi à l’adoption de ces mesures, qui doivent encore être approuvées par le Parlement. A titre illustratif, pour Günter Burkhardt de l’association de défense des réfugiés Pro Asyl, ces mesures sont « une humiliation » pour les demandeurs d’asile en Allemagne et vont constituer un obstacle à leur intégration.