La société suisse Trafigura a annoncé lundi, une forte baisse de son chiffre d’affaires cette année, mais ne l’a pas empêche de réaliser des bénéfices records.
Les revenus de la quatrième plus grande société de Suisse en termes de chiffre d’affaires en 2014, ont baissé de pas moins de 23% en 2015, à 97.2 milliards de dollars. Cette remarquable baisse est largement due à la chute des cours du brut alors que le géant genevois, dont deux tiers des affaires émanent de produits pétroliers. Trafigura a négocié cette année, un volume bien plus important de marchandises.
Toutefois, la situation pour la compagnie suisse est loin d’être catastrophique. Bien au contraire, elle a pu faire progresser cette année, son bénéfice brut de 28% à 2.6 milliards de dollars, grâce principalement à des contrats passés avec la compagnie pétrolière russe Rosneft, lesquels contrats ont permis à la société suisse de devenir le plus grand importateur de pétrole russe au monde après la Chine. Selon son rapport annuel publié en avril dernier, ces importations s’élèvent à près de trois millions de barils négociés au quotidien.
La société suisse a ainsi pu tirer le meilleur parti des tensions géopolitiques entre l’Europe et la Russie qui ont poussé Rosneft à cesser de négocier directement ses contrats. Trafigura a également bénéficié de ses positions de stockage grâce aux bas prix, à la volatilité et à la structure du marché. La société n’a pas systématiquement revendu aussitôt le pétrole qu’elle achetait auprès de ses clients, mais a pu attendre que les cours remontent momentanément pour les écouler à un prix plus élevé.
Le directeur financier du groupe suisse, Pierre Lorinet a confirmé que l’année 2015 a été la meilleure année de trading pour Trafigura avec un Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) plus élevé que jamais, soit 1.9 milliard de dollars.