Le domicile parisien de Teodoro N’guema Obiang, fils et ministre de l’agriculture du président de la Guinée Equatoriale, a fait l’objet d’une perquisition hier mardi. C’était dans le cadre d’une enquête sur les biens mal acquis en France de certains chefs d’Etat africains.
Depuis 2007, les familles des présidents Ali Bongo du Gabon, Denis Sassou N’guesso du Congo-Brazzaville et de Teodoro Obiang N’guema de Guinée Equatoriale sont visées par une procédure judicaire sur leurs biens détenus en France. Et, celle-ci ne fait que s’étirer en longueur, caractérisée par de multiples rebondissements. En fait, il leur est reproché de détourner des fonds publics. Et, selon les révélations d’une première enquête, les Bongo disposent de 39 propriétés immobilières de luxe et de 70 comptes. Quant aux Sassou N’guesso, ils se limitent à 24 propriétés mais, mieux, 112 comptes. Les Obiang, en ce les qui concerne, se distinguent par l’achat de voitures de luxe. D’ailleurs, suite à une plainte de Transparency International, la justice française a saisi, en septembre dernier, 26 véhicules – dont 7 Ferrari et une Bentley – qu’Obiang fils avait affrétés à Paris par avion. Malgré tous ces avoirs hors normes, le parquet continue à émettre un avis contraire à cette investigation.
N’empêche, les juges en charge du dossier ont quand même ordonné la perquisition. La démarche a été menée à la résidence située sur l’avenue Foch, l’un des quartiers très huppés de Paris. Mais, vraisemblablement, M. N’guema Obiang, non présent en France pour le moment, s’est déjà préparé à toute éventualité. Ainsi, il est tout récemment devenu le délégué permanent adjoint à l’Unesco dans son pays. Un poste qui lui confère une immunité, laquelle n’est pas rétroactive en principe.