Pour la première fois de son histoire, le taux allemand à 10 ans est passé sous 0 % pour devenir négatif.
Avant l’Allemagne, nombre d’Etats empruntaient déjà à un taux négatif. C’est le cas, par exemple, de la Suisse et du Japon, avec des taux respectifs de -0,528 % et -0,185 %. A l’opposé, les taux des Etats périphériques montent. Ainsi, celui de l’Italie a gagné 3,5 points de base pour atteindre 1,488 % pendant que le taux de l’Espagne a bondi de 4,1 points de base pour se fixer à 1,540 %. Même tendance au Portugal, dont le taux correspond à 3,282 % après s’être tendu de 8,7 points de base. Pour ce qui est de la Grèce, son taux à 10 % a gagné 24,7 points de base pour équivaloir à 7,9 %.
Le record enregistré outre-rhin est dû aux politiques conciliantes des banques centrales et, entre autres, au programme de rachats d’actifs par la Banque Centrale Européenne (BCE). Néanmoins, les titres éligibles à ce programme doivent avoir un rendement plus important que le taux de dépôt fixé à -0,4 %. Pourtant, les titres allemands de maturité allant de 2 à 6 ans ont un taux inférieur à ce seuil. D’après certains observateurs, la moitié des titres de dette allemande ne sont plus éligibles au programme de rachat par la BCE. D’où la pression sur les maturités plus longues à l’instar du Bund à 10 ans.
Toutefois, l’afflux des investisseurs sur la dette allemande, considérée comme l’une des plus sûres au monde, est particulièrement liée au fait qu’ils cherchent à se protéger des risques planant sur les marchés. Du nombre de ceux-ci figure, entre autres, le référendum britannique sur un maintien ou non de la Grande-Bretagne au sein de l’Union Européenne (UE).